Encore une fois à propos de Kokopelli

4. Dominique Guillet et les autonomies

Article publié le jeudi 8 janvier 2009 par JPP
Mis à jour le mercredi 30 décembre 2009
Site à visiter: Kokopelli

J’ai déjà eu l’occasion en d’autres lieux de bien préciser que mon soutien à la campagne menée par Kokopelli pour la libération des semences ne signifie pas de ma part totale adhésion à la vision du monde prônée par cette association. Les récentes prises de position de Dominique Guillet, relayées par Kokopelli, m’amènent à le redire fermement.

Ce que j’avais déjà dit :

1/ Dominique Guillet aime à emprunter aux pensées traditionnelles du Tiers-Monde (cf Guide des Semences). Ne s’approprie pas qui veut ce type de pensée. Ce type de démarche ne se contente pas d’à peu-près. Un peu d’humilité et de discrétion s’impose.

2/ Entre libertaire et libéral il y a parfois une mince couche de papier à cigarette. Ce n’est pas une fatalité mais c’est un risque. Je pense à la glorieuse campagne des radios libres qui a obtenu la mort de l’odieux monopole d’état sur la radio-télévision (lui même ayant fait partie, il faudrait se rappeler pourquoi, du programme du Conseil National de la résistance). Ce glorieux combat a abouti à l’existence de quelques radios indépendantes confidentielles (la principale étant Radio Notre-Dame) et surtout de NRJ , TF1 et M6. Le capitalisme sauvage aime lui-aussi l’absence de contrôle. Il ne faut pas considérer comme accessoire ce "petit" problème.

Aujourd’hui Dominique Guillet met en téléchargement sur son site le manifeste "L’insurrection qui vient" "en "solidarité" avec les jeunes de Tarnac. Juste réponse à une opération médiatique de notre gouvernement qui fait passer pour "terroriste" une redoutable organisation de neuf collégiens attardés en mal de Mai 68. Quand des fils de famille se mettent à réinventer la révolution, en général ça ne dure jamais très longtemps. Notre gouvernement devrait se souvenir de July, Gesmar (auteurs de "Vers la guerre civile"), Cohn-Bendit…

On n’ignorait pas que Kokopelli se situait dans une mouvance "tiers-mondiste", écologiste, autogestionnaire. On savait les liens de Kokopelli avec la communauté anarchiste de Longo Maï, intéressante au demeurant, ne serait-ce que par ce que en voilà une qui réussit à durer ! Mais, aujourd’hui le ton du communiqué de Kokopelli (5 Janvier) l’emploi du terme "autonomies" par exemple, vaut, au-delà d’une simple position de défense de la démocratie, pour l’affirmation d’un engagement politique précis : libertaire, de la mouvance qu’on appelait après 68, "spontanéiste".

Le problème n’est pas la nature de cet engagement mais de son caractère étroitement politique : il vient après la naissance d’un large courant de sympathie et d’action autour de Kokopelli sur l’objectif précis de "la libération des semences" venu de gens venus d’horizons très différents et pas nécessairement "politisés" : une bonne partie de ces sympathisants va légitimement se sentir récupérée (c’est mon cas). De même, ceux qui , du dedans des institutions (Parc régional, mairies, Potager du Roi), ont eu le courage de tisser des liens avec Kokopelli vont se trouver dans une position difficile. Le caractère "associatif" de la démarche s’effondre. Le GNIS et Baumaux se frottent les mains.

Voilà qui ne va pas faire avancer, mais plutôt reculer le mouvement. Un jour seulement après la publication du premier communiqué , en sort un deuxième signé cette fois de Dominique Guillet lui-même qui, dans son habituel style exalté, se justifie. Preuve que je ne suis pas le seul à me poser des questions sur Kokopelli.

Tout ceci ne m’empêchera pas de continuer à soutenir le combat pour la libération des semences

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